BAMAKO 2010, AFRIQUE-FRANCE-EUROPE, 50 ANS APRES LES INDEPENDANCES, BILAN ET PERSPECTIVES 25 – 26 Septembre 2010

Publié le par terre-mer-pcf.over-blog.com

 

PCF

 

 

 

Cher(e)s Ami(e)s,

Cher(e)s Camarades,

 

Avec beaucoup de solennité, notre rencontre se tient dans un contexte historique où les besoins vitaux de chaque être humain que sont l'alimentation, l'accès à l'eau ne sont pas assurés. Plus d'un milliard d'êtres humains dans le monde souffre de famine et de mal nutrition. Un enfant de moins de 10 ans meurt toutes les cinq secondes.

 

Nous ne nous résigneront jamais devant ce terrible aveu d'échec des institutions internationales de n'avoir réduit de moitié les mal nourris dans le monde à l'horizon 2015.

 

Sommet Mondial de l'alimentation (1996) et objectifs du millénaire pour le développement (2000) sont restés vains face aux plans d'ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque Mondiale aux pays en développement.

 

En effet, la part de l'agriculture dans l'aide publique stagne aujourd'hui à 3% contre 17% en 1980 !

 

A cette heure, le kidnapping des terres de par le monde par les bras armés du capitalisme hypothèque l'avenir de notre civilisation. D'ailleurs, les entreprises européennes ont la main mise sur 5 millions d'hectares en Afrique. De nouvelles famines, foyers d'affrontements d'ampleur sans précèdent sont à craindre. Aucun enseignement n'a été tiré des institutions face aux émeutes de la faim depuis deux ans. L'on meurt encore pour une bouchée de pain, ces derniers jours (Mozambique). Sur nos continents, les immigrés de la faim rejoignent dans les mégapoles de la pauvreté les réfugiés de la déforestation.

 

Nos engagements, nos actes doivent être de mettre fin à ces volontés de quelques firmes de concentrer dans leurs patrimoines des millions d'hectares de terres. Les profits de ces spéculateurs valent moins que la vie des paysans, des peuples autochtones et de l'autosuffisance alimentaire locale. Il est de notre devoir d'agir contre ce colonialisme présent.

 

 

 

 

 

 

CONQUÉRIR DE

NOUVELLES POLITIQUES PUBLIQUES AGRICOLES

 

L’objectif de nourrir la planète oblige la naissance d’un nouvel ordre alimentaire. Il s’agit d’un enjeu de civilisation, avec au cœur un nouveau type de développement pour à la fois nourrir les femmes, les hommes et répondre aux questions environnementales, écologiques, climatiques et énergétiques. La vie réelle nous a appris que la lutte contre la faim se pense à l’échelle des cycles de productions, des activités du vivant. C’est donc dès maintenant qu’il faut agir pour prévenir les crises agricoles, écologiques et les insécurités alimentaires de demain.

 

De grands principes sur lesquels l’humanité souhaite construire durablement la satisfactions des besoins humains doivent être pérennisés par l’invention de nouvelles règles de production, de consommation, de partage et de coopération au service du progrès partagé. Par le prisme de la souveraineté alimentaire (droit fondamental des peuples), la responsabilité politique est confiée aux États, aux élu-e-s et aux populations de définir leurs politiques agricoles et alimentaires.

L’exigence d’une réforme agraire, y compris la redistribution de quotas de pêche, répond à la préoccupation de développer des agriculture paysannes et la pêche artisanale productrices de denrées de qualité.

 

La réforme de l’ONU dans le sens d’une nouvelle gouvernance mondiale pour l’alimentation s’affirmant indépendante des logiques actuelles de l’OMC, du FMI, de la Banque mondiale devient une nécessité incontournable. Au centre de cette instance renouvelée, de nouvelles missions impératives: mettre fin à la spéculation des matières premières agricoles, l’instauration de clauses de sauvegarde pour protéger les terres des pays menacés, la taxation à un taux dissuasif des importations abusives pour financer la relocalisation des productions, la sortie de l’agriculture et l’alimentation de l’OMC.

 

Pour mieux être au service de ce progrès si elle en a la volonté politique, l’Europe doit: utiliser sa préférence communautaire et organiser ses échanges avec les pays tiers sans dumpings sociaux, sanitaires, environnementaux, sous la forme d’accords mutuellement avantageux, fixer un prix minimum indicatif européen avec pour objectif la rémunération du travail paysan, répartir la plus value entre producteurs, industries agro-alimentaires et la grande distribution tout en garantissant l’accès des consommateurs à l’alimentation.

 

En France, malgré la politique de Nicolas Sarkozy et la droite, qui vise à laisser les mains libres aux géants de l’agroalimentaire, aux distributeurs et aux spéculateurs, des conquêtes sont à portée de main. Nous travaillons à gagner l’adoption de la proposition de loi sur le Droit au revenu agricole déposée à l’Assemblée nationale par André Chassaigne au nom de la Gauche démocrate et républicaine. Cette proposition offre des solutions pour sortir l’agriculture française de la crise en général et de celle « de revenus » en particulier. C’est un arsenal avec des dispositifs permettant la mise en œuvre d’un coefficient multiplicateur, la définition de prix minimums indicatifs, la mise en place d’une conférence annuelle par production associant l’ensemble du monde agricole et donnant lieu à négociation sur les prix, l’encadrement des marges de la grande distribution.

 

Nous avons à l'occasion de ce 50ème Anniversaire des Indépendances la nécessité d'exprimer ensemble des perspectives de « paix et de pain » au cœur de nouvelles relations France, Europe, Afrique.

 

C'est dans cet esprit, porteur et exigeant de nouvelles coopérations entre les grandes régions du monde et ses populations que le PCF, au sein de la Gauche européenne porte cette nouvelle ambition alimentaire et agricole.

 

Cher(e)s Ami(e)s, Cher(e)s Camarades, nous pourrions, organisations, mouvements et Partis Progressistes de France, d'Europe et d'Afrique convenir d'engagements communs.

 

Fort de tous ces échanges et confrontations, notre conférence sera contributive, émancipatrice, à l'émergence d'un mouvement populaire international au service d'un mode de développement humain durable.


 

Xavier COMPAIN

Membre du Conseil National

Responsable "Agriculture, Pêche, Forêt"

Publié dans Propositions

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